Transparence des rémunérations : un levier stratégique pour plus d’équité salariale

La directive européenne sur la transparence des rémunérations entre en vigueur d’ici 2026. Découvrez ses impacts, ses enjeux RH et les opportunités d’équité salariale pour les entreprises.

La directive européenne sur la transparence des rémunérations, adoptée en 2023, devra être transposée en droit français au plus tard le 7 juin 2026. Son objectif : lutter contre les écarts de salaires injustifiés, notamment entre les femmes et les hommes, en imposant aux entreprises une plus grande clarté sur leurs pratiques salariales. Ce texte s’inscrit dans une dynamique plus large d’équité salariale et de responsabilisation sociale des employeurs.

La directive s’appliquera directement aux entreprises de plus de 100 salarié·es. Toutefois, même les structures de taille plus modeste pourraient être amenées à s’y conformer progressivement, sous l’effet d’une pression sectorielle, concurrentielle ou liée à leur image employeur. Intégrer dès aujourd’hui des démarches vers une politique de rémunération transparente peut donc constituer un avantage stratégique.

L’un des chiffres clés qui justifie cette réforme : 68 % des hommes négocient leur salaire à l’embauche, contre seulement 53 % des femmes. Cet écart, présent dès l’entrée dans l’entreprise, tend à se creuser au fil du temps. L’objectif est donc de garantir à toutes et tous un accès équitable à l’information salariale et aux opportunités de progression.

Les entreprises devront clarifier leurs grilles salariales, leurs référentiels métiers et les critères de classification. La transparence des rémunérations met fin au tabou de l’argent dans le monde professionnel. Elle exige toutefois une organisation interne plus rigoureuse, cohérente et compréhensible. Mettre à disposition des données claires sur les niveaux de salaire et les critères d’évolution contribue à renforcer la confiance des salarié·es.

Sans accompagnement, cette transparence peut générer des tensions : sentiment d’injustice, incompréhension des critères, perte de cohésion. Pour éviter ces effets contre-productifs, une communication claire, pédagogique et régulière est indispensable. Il est crucial d’expliquer en amont les logiques d’ajustement des rémunérations et les objectifs poursuivis.

Les élus du CSE bénéficieront d’un accès renforcé aux données sur les écarts de rémunération. Ils pourront ainsi exercer pleinement leur rôle de contrôle, d’alerte et de proposition pour garantir l’équité salariale. La directive encourage une collaboration renforcée entre directions, RH, partenaires sociaux et représentants du personnel.

Cette directive n’est pas seulement une contrainte réglementaire. Elle constitue aussi un levier de transformation sociale : meilleure reconnaissance des compétences, transparence des parcours professionnels, valorisation des pratiques RH équitables. Une approche sincère et anticipée de la transparence salariale peut être un moteur d’évolution culturelle au sein de l’organisation.

Les modalités précises de sanction restent à définir dans le droit français. Certains contournements sont déjà anticipés : fourchettes de salaires trop larges, classifications floues, absence d’explication sur les écarts. Une vigilance collective – RH, management, représentants – est nécessaire pour éviter les effets d’affichage sans impact réel.

La réussite de cette transition dépendra de la sincérité des démarches engagées. Si elle est bien menée, la transparence des rémunérations renforcera la confiance des salarié·es, améliorera la marque employeur et contribuera à la performance sociale et économique de l’entreprise. C’est l’opportunité d’ancrer l’équité salariale comme un pilier central de la culture d’entreprise.

Qu’est-ce que la transparence des rémunérations ?

La transparence des rémunérations désigne l’ensemble des pratiques visant à rendre les politiques salariales plus lisibles et compréhensibles pour les salarié·es. Cela inclut la communication sur les grilles salariales, les critères d’évolution, les écarts de rémunération entre les genres, et les niveaux de salaire par poste ou par métier.

Quelles entreprises sont concernées par la directive européenne ?

La directive européenne s’appliquera aux entreprises de plus de 100 salarié·es à partir de 2026. Toutefois, les PME pourraient être indirectement impactées par des exigences sectorielles ou concurrentielles en matière de transparence salariale.

Comment mettre en place la transparence des rémunérations dans une entreprise ?

Cela implique d’établir des grilles salariales lisibles, de définir des critères objectifs de rémunération, d’associer les partenaires sociaux au processus, et de communiquer clairement auprès des équipes. L’accompagnement par les RH est essentiel pour assurer une transition fluide.

La transparence des salaires est-elle compatible avec la confidentialité ?

Oui, il s’agit de trouver un équilibre entre le respect de la vie privée et la mise à disposition d’informations générales, anonymisées ou agrégées, permettant d’identifier d’éventuels écarts injustifiés sans exposer les rémunérations individuelles.

Comment les représentants du personnel peuvent-ils s’impliquer ?

Ils disposeront d’un droit d’accès élargi aux données sur les écarts de rémunération et pourront formuler des recommandations. Leur rôle est central pour assurer un dialogue social constructif autour des enjeux de rémunération et d’égalité professionnelle.

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