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Etude Technologia sur le stress découlant des transports en commun

29 mars 2010

 

Fin 2009, Technologia rend public une étude sur le stress des salariés dans les transports en commun en Île de France, réalisée en partenariat avec le Master « Management, Travail et développement social » de l’Université de Paris Dauphine.

Les salariés attendant leur RER en retard, sans information, gagnant après trois essais malheureux une rame bondée et suffocante... voilà une épreuve malheureusement bien banale.

 

Les salariés qui doivent accomplir des tâches multiples, sous la pression de la pendule, d'un client ou d'un manager autoritaire et distant, tout cela dans la crainte de rater leur promotion ou de perdre leur emploi... voilà une réalité que les experts en risques psychosociaux connaissent bien.

 

Rapprochons les deux situations : l'épreuve des usagers ne se termine pas quand ils quittent leur station de métro, loin de là. Le retard, la fatigue et le stress accumulés les fragilisent avant même qu'ils se mettent au travail. Leur présence incertaine le matin et leur départ sous contrainte horaire en fin de journée perturbent l'équilibre des équipes, ou bien les condamne à se retrouver sur la touche... voire à la porte.

 

 

Avec cet angle d'attaque, Technologia a voulu donner la parole aux acteurs de l'entreprise, pour comprendre comment la prise en considération de la « galère dans les transports » s'arrête trop souvent aux portes de l'entreprise.

 

L'étude qualitative menée en discussion libre et par grille d'entretien codée auprès de plus de 150 personnes a montré que le problème était mal connu, et par conséquent pas vraiment pris en compte, du côté des Représentants du personnel comme des Directions des Ressources Humaines.

 

Le prix fort

Du côté des salariés, il est clair que seule une marge de plusieurs heures protège du retard qui perturbe les autres ou condamne à la marginalisation. Avec à la clé, une fatigue chronique et un appauvrissement de la vie sociale et familiale ; et le sentiment que les efforts consentis pour bien faire son travail toujours plus lourds.

 

Pour la plupart, il s'agit de s'organiser, de bricoler avec les collègues. Mais le prix des petits arrangements est parfois lourd : compression de la pause déjeuner, jalousies de ceux qui « galèrent eux aussi en voiture »... En revanche, si certains cadres, plus autonomes, peuvent parfois s'affranchir des règles de ponctualité, le petit personnel n'a pas cette chance. Ainsi, des caissières en retard peuvent trouver l'entrée du personnel verrouillée, y compris dans la minute qui suit l'heure d'embauche. Les représentants du personnel défendent des dossiers dans lesquels des licenciements reposent en réalité sur de telles situations.

 

Une "discrimination positive" pour les mal lotis des transports en commun ?

Pour autant, les entreprises n'ignorent pas toujours le problème. Certains responsables hiérarchiques savent faire la différence entre un manque de ponctualité involontaire et une attitude délibérément dilettante. Les sanctions et les freins à la promotion ne sont donc pas systématiques. Le problème est que ce n'est pas une politique ancrée dans les méurs managériales.

De même, plusieurs DRH intègrent ces critères de proximité géographique, mais la responsabilité d'accepter un poste mal desservi depuis le domicile repose en dernière instance sur le salarié. Jeu de dupes puisque le marché du travail empêche de faire la fine bouche.

De plus, les établissements de Région Parisienne font régulièrement l'objet de déménagements. Ceux-ci ajoutent à l'instabilité des réorganisations d'éventuels allongements des durées de trajet, ainsi qu'une rupture du contrat implicite qui fixait notamment les conditions de transport pour se rendre de son domicile à son lieu de travail. C'est alors que toute une ambiance de travail peut se dégrader.

 

Enfin, bien que le problème ne soit pas aussi massif et qu'il repose sur cette notion floue de « sentiment d'insécurité », il est clair que, plus que les autres, les femmes et les salariés soumis à des horaires décalés sont amenés tous les jours à vivre des trajets angoissants, l'isolement et l'ombre contribuant à leur gâcher la vie même s'il ne se passe rien du tout.

 

Tout se passe donc comme si les problématiques de transports relevaient de la vie privée des salariés. Il ne s'agit pas alors d'incriminer les professionnels (RATP, SNCF...) qui peinent eux aussi à maintenir un service public efficace et respectueux des usagers ; ni d'accuser les employeurs de maltraiter les salariés, mais bien de ne pas laisser dans l'ignorance mutuelle les conditions de transport et les conditions de travail.

Enquete Transports Technologia 2010

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