Mercredi 25 juillet Le Parisien a interviewé Jean Claude Delgènes, directeur général de Technologia à propos d l'évolution du temps de travail en France, dans le cadre de son article "Tous accrocs au boulot ?"
"Ce spécialiste de la prévention des risques psycho-sociaux en entreprise dénonce donc les effets nocifs des journées de travail à rallonge.
Pourquoi tant de gens travaillent-ils autant ?
Jean Claude Delgènes.
L'entreprise reste un des seuls lieux où on peut trouver et créer du lien social. On vit dans des appartements plus petit, on passe davantage de temps dans les transports, les liens familiaux sont distendus. Quand aux autres espaces de sociabilité ( lieux de culte, partis, syndicats...) ils sont en déperdition depuis des années. Or le besoin de collectif reste.
Ces salariés accrocs ne seraient donc pas à plaindre ?
Si, parce qu'il est essentiel de respecter un équilibre travail-santé-vie privée. En enchainant les journées à rallonge, on risque le burn-out(surmenage), important facteur de suicide. Il faut absolument, pour commencer, faire reconnaitre le burn-out comme maladie professionnelle.
Cette tendance est-elle inéluctable ?
Pas forcément, mais les entreprises, en accord avec les partenaires sociaux, doivent mettre au point des chartes de bonnes pratiques, sur l'utilisation des nouvelles technologies. Ces outils formidables ont accrus notre productivité, mais nous manquons de maturité face à eux. Le travail"déporté" qu'ils génèrent doit donc être limité au strict minimum.