Le lundi 7 septembre 2020, Joseph Ponthus est devenu, avec son roman « A la ligne » (Editions La Table Ronde), le lauréat de la 11e édition du Prix du Roman d’Entreprise et du Travail, remis dans l’hémicycle du Conseil Economique Social et Environnemental.
"À la ligne" est le premier roman de Joseph Ponthus dans lequel il raconte son expérience d’ouvrier à la chaîne et le quotidien de la vie à l’usine. C’est l’histoire d'un ouvrier intérimaire qui travaille dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c'est qu'il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d'Apollinaire et les chansons de Trenet. C'est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l'odeur de la mer.
Par la magie d'une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de boulots comme autant de cyclopes.
C’est pour ce regard sur le monde du travail et l’originalité de son œuvre que le jury, qui réunit 16 personnalités, spécialistes du travail et des questions sociales (organisations syndicales et patronales, DRH, avocat en droit social, sociologue, journalistes sociaux…), a décidé de primer, pour cette 11ème édition du Prix du Roman d’Entreprise et du Travail, le roman de Joseph Ponthus.
Le Prix du Roman d’Entreprise et du Travail récompense depuis 2009 un auteur pour la lucidité de son regard sur le monde du travail et les qualités littéraires de son œuvre. Il met en lumière la vision des auteurs sur le monde professionnel, l’émotion qu’elle suscite, que le travail soit abordé sous l’angle de la souffrance (perte de sens, relations de travail délétères, etc.) ou bien au contraire qu’il soit source d’épanouissement.
Créé en 2009 par Place de la Médiation et co-organisé depuis 11 ans avec Technologia, soutenu par le Cercle des DRH Européens, le Prix du Roman d’Entreprise et du Travail a été doté, pour la troisième année consécutive, par leur partenaire Klesia Mut’.
8 autres romans faisaient partie de la sélection 2020 :
Organigramme, de Jacques Pons (Editions Hugo et Compagnie) / finaliste -Le Voyageur des Bois d’en Haut, de Jean-Guy Soumy (Editions Presses de la Cité) / finaliste - Les victorieuses, de Laetitia Colombani (Editions Grasset) - Le carnage qu’on mérite, de Daniel Costal (Editions Minerve et Bacchus) - Compléments du non, d’Aurore Lachaux (Editions Mercure de France) - Le maître d’hôtel de Matignon, de Gilles Boyer (Editions J.C. Lattès) - Cora dans la spirale, de Vincent Message (Editions du Seuil) - La conseillère, de Stéphanie Tisserond (Editions Héliopoles)
Les lauréats des précédents Prix du Roman d’Entreprise et du Travail :
2010 : Delphine De Vigan, « Les Heures souterraines » (Editions J.-C. Lattès) - 2011 : Laurent Gounelle, « Dieu voyage toujours incognito » (Editions Anne Carrière) - 2012 : Jeanne Benameur, « Les insurrections singulières » (Editions Actes sud) - 2013 : Aude Walker, « Un homme jetable » (Editions du Moteur) - 2014 : Thomas Coppey, « Potentiel du sinistre » (Editions Actes Sud) - 2015 : Jean-Paul Didierlaurent, « Le liseur du 6h27 » (Editions Au Diable Vauvert) - 2016 : Slimane Kader, « Avec vue sous la mer » (Editions Allary) - 2017 : Catherine Poulain, « Le grand marin » (Editions de l’Olivier) - 2018 : Olivier Chantraine, « Un élément perturbateur » (Editions Gallimard) - 2019 : Sarah Barukh « Le cas zéro » (Editions Albin Michel)